Santé mentale, protection de l’environnement, RSE : quels liens ?
- mccaillet
- 26 sept. 2024
- 3 min de lecture
Partage de questions existentielles d’un vendredi soir
Pourquoi la prise en compte de la santé mentale est-elle devenue si importante ?
Quels liens entre la santé mentale et la protection de l’environnement, la promotion d’une certaine idée de la Responsabilité sociale des entreprises, la promotion d’un management positif, le leadership, ou encore même (soyons fous !) avec la lutte des idées de l’extrême droite, pour ne prendre que ces quelques exemples ?
Pourquoi suis-je tranquillement en train de passer de la défense des droits humains (en tant que juriste), au coaching, qui permet de donner le pouvoir aux êtres humains (pouvoir de décision et d’action) ?
Réponse : il n’y aura pas de changement de paradigme, pas d’évolution de notre société vers une meilleure prise en compte du vivant ou de la nature, sans des êtres humains en bonne santé mentale.
Des individus épris par leurs conflits intérieurs ou relationnels ne peuvent que difficilement porter un regard altruiste vers la nature ou les autres êtres humains, et s’ils ont accès à cette sensibilité, de nombreuses peurs peuvent venir les empêcher d’être acteur ou actrice des changements nécessaires à réaliser.
Hier, France Inter a dédié sa journée à la Santé Mentale. Qui doit devenir la Grande Cause Nationale de 2025 (sujet par ailleurs déjà sur la table avant ce nouveau gouvernement).
Je cite l'une des intervenantes à l'émission, que j’ai mise dans le lien ci-dessous : " la santé mentale et le monde du travail : c'est comme si c'était deux mondes qui ne se rencontraient pas".

En effet, notre culture du travail, nos modes d'organisations, de même que notre approche de l’humain, ont scindé ces différents espaces. La santé mentale de tout un chacun reste la majorité du temps à l'extérieur de l'entreprise, des organisations, des projets.
Nous avons séparé une partie de ce qui fait de nous des êtres humains (nos émotions, notre "santé mentale", nos expériences de vie), d'une autre partie de nous-même, à savoir la force de travail que nous représentons.
Le premier est fluctuant et évolue au gré de ce que nous traversons, de notre système hormonal, de notre bagage d’enfant, de nos émotions. Nous essayons de le contenir pour ne pas qu’il déborde trop au sein du cadre de l’organisation, du travail.
Le second est plus maîtrisable, plus stable, plus linéaire. Une courbe a priori en perpétuelle croissance. Ce sont nos compétences techniques, notre savoir-faire.
Savoir-faire d’un côté, sur-valorisé vs. Savoir-être de l’autre.
Ce dernier commence à trouver sa place à travers la prise en compte des compétences psychosociales par exemple, les « soft skills ». Mais ce n’est vraiment qu’un début.
C’est un changement culturel que nous devons accompagner.
Un changement de paradigme même.
C’est la seule direction possible :
Remettre l’humain au cœur de notre projet de société, au cœur des organisations.
Ce qui revient à mettre l’économie au service du développement,
au service de « la croissance » des êtres humains, et non l’inverse.
(Mais oui, c’est ça en fait ! on s’est juste trompé de sens, c’est tout !)
C’est à ce titre que la santé mentale est devenue un enjeu central pour créer une société plus juste, plus durable et inclusive.
Une « mauvaise » santé mentale peut entraver la capacité des individus à prendre des décisions équilibrées, à s'engager positivement dans leur environnement social ou à adopter des comportements constructifs et solidaires.
Nous devons apprendre à lui faire une place.
Les transitions en cours, pour ne pas dire les révolutions, dans tous les domaines, nécessitent d’avancer en prenant en compte les considérations potentiellement bloquantes des individus pour transformer l’essai des changements actuels, et aller dans une direction qui soit plus juste et plus durable.
Lien vers l'émission citée de France inter :
"Santé mentale, la fin d’un tabou ? Journée spéciale sur France Inter : épisode 4/8 du podcast Santé mentale : questions pratiques", France inter, 25/09/24
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