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Prendre le temps. Vraiment ?

  • mccaillet
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

Ça demande du temps de penser. D'avoir des idées, de les mettre en œuvre.


Ça demande du temps de prendre soin des autres.


De prendre le temps de cette petite attention : acheter une petite boîte de chocolat. Envoyer une carte postale. Passer un coup de file et puis voilà.


Ça demande du temps d'accepter de laisser passer la voiture qui accélère et qui va me barrer la route. Freiner et m'arrêter. La laisser passer au lieu d'accélérer et de m'énerver. Il m'a forcé à ralentir ce con !


Ça nécessite du temps de ressentir le besoin de s'engager.


De dire non à la règle stupide qui vient d'être appliquée. Parce que si personne ne râle et bien cette règle stupide sera appliquée tous les jours et elle deviendra le cadre. Et moi un mouton.

Perdre le temps
Perdre le temps

Ça demande du temps de se reposer. De flâner.

De se poser pour regarder le ciel.


Mais est-ce que j'en ai du temps ?


On court. Urgence pour arriver à l'heure à l'école. Urgence pour arriver à l'heure au bureau, au travail. Urgence de finir ce dossier. Urgence pour envoyer ce mail. C'est pour quand d'ailleurs ?


C'était pour hier. Foutue expression qui laisse apparaître un rictus sur le visage mais un micro pic de stress intérieur.


A-t-on ce temps quand les règles invisibles à respecter, le cadre qu'on croit être le bon parce que finalement tout le monde le respecte, quand ce cadre nous dicte que le mérite et la reconnaissance iront à celles et ceux qui bossent.


Les autres, les paresseux et paresseuses, celles et ceux qui glandent, préfèrent travailler sur des projets gratis pour la culture ou la solidarité, ceux qui préfèrent s'occuper de leurs enfants, de leurs parents; ceux qui préfèrent aller se cultiver, prendre le temps de se questionner. Sur eux, sur le monde.


Mais après tout, feront-ils cela tout le temps ? Ou juste une période, le temps de reprendre leur souffle.


Non, ceux là, il faudrait les pointer du doigt. Car ils prennent le temps que les autres ne prennent pas.


Celui de la liberté. Quelle idée? Et en plus vous voudriez qu'ils gagnent suffisamment leur vie? En travaillant moins ? Quel...quel...quel

Oui ? quel quoi en fait?


Quelle idée saugrenue d'oser prendre ce temps. Oui mais vous avez le choix vous. Vous faites partie des privilégiés qui peuvent se poser cette question; écrire même sur ce sujet et encore plus loin, travailler moins tiens !


Et bien c'est vrai. Mais n'est-ce pas de mon devoir même de prendre ce temps ? De souffler pour respirer. Pour prendre de la hauteur sur moi. Sur les relations qui m'entourent. Sur mon travail. Cette mission, ce lien. La société. Les choix politiques. Mes convictions.


N'est-ce pas d'ailleurs intrinsèquement attachée à ma condition de privilégiée justement que de prendre ce temps pour penser, questionner, partager, avancer ?


Et éviter ainsi d'avancer tête baissée et me permettre à moi et aux autres peut-être, de bifurquer.



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